Le témoignage de Mercadez, une enfant plongée dans l’aidance naturelle.

Mon histoire d’aidance naturelle a commencé bien avant que je sache ce qu’était l’aidance naturelle. J’étais une enfant jetée dans le monde de l’aidance naturelle, prenant soin de mes deux parents.

Mon père a toujours été un homme de famille, très aimant et prêt à tout faire pour ceux qu’il aimait. À l’époque, mon père avait sa propre entreprise de nettoyage, mais comme il s’occupait de ma grand-mère et qu’il était dépressif, il avait du mal à gérer son entreprise. Il se retrouvait aussi souvent au lit, négligeant ainsi nos besoins essentiels. J’essayais de l’aider en faisant tout ce qu’il y avait à faire dans la maison, en le soutenant dans son entreprise et en assistant ma grand-mère autant que je le pouvais. Je nettoyais la maison, je dressais la liste des courses, et mon père m’emmenait faire les courses et préparer les repas. Dans le cadre de son travail, j’aidais mon père à nettoyer les locaux et à effectuer des tâches administratives, je lui faisais même un budget. J’étais un enfant qui faisait le plus possible pour lui alors que je ne le voyais que tous les jours après l’école pendant quelques heures et un weekend sur deux.

Je vivais principalement avec ma mère, et m’occuper d’elle et de notre maison était donc ma tâche principale. C’est devenu particulièrement évident lorsque j’ai commencé mes études secondaires. Je suis devenue la seule personne à entretenir la maison, à faire la cuisine et le ménage tout en assumant les frais d’épicerie et autres dépenses de la maison avec l’argent que j’économisais. L’épicerie se trouvait juste en face de chez moi, ce qui m’obligeait à marcher jusqu’au magasin et à tout ramener à la maison ou à me faire raccompagner si je ne pouvais pas tout porter ce jour-là. Ma mère était psychologiquement abusive, elle me disait toujours que je ne faisais pas assez, que je devrais travailler pour avoir plus d’argent à donner, etc. À cette époque, mon programme scolaire était chargé et j’avais d’autres responsabilités, je ne pouvais donc pas travailler, car je n’avais pas le temps. Ma mère exigeait que j’aie de bonnes notes et que je m’occupe de tout. Mais mes notes baissaient, et lorsque je demandais de l’aide, elle me répétait que je pouvais faire mieux. À cette époque, ma mère avait quelques problèmes de santé mentale non diagnostiqués, et je crois qu’elle se droguait activement. Je m’occupais donc de la maison et de ma mère, qui défoulait ses problèmes et ses frustrations sur moi en m’abusant verbalement.

En quittant la maison de mes parents pour aller à l’université, j’ai repéré des limites et des moyens pour protéger ma santé mentale. J’ai aidé mes parents à améliorer leur santé mentale et leur vie, mais je n’ai pas remarqué que la mienne se détériorait à ce moment-là. Une fois que j’ai déménagé, j’ai vu à quel point ma situation était toxique, alors j’ai imposé des limites à mes parents pour me protéger. Je suis toujours en train d’aider mes parents, mais ce n’est plus un fardeau pour moi. Mes parents ont parcouru un long chemin et ne comptent plus autant sur moi. J’ai découvert que j’aimais m’occuper des gens dans un environnement sain, ce qui fait que maintenant, je souhaite devenir psychothérapeute.

Voici les conseils que je vous donne en tant que personne aidante naturelle :

  1. N’ayez pas peur ou honte d’établir des limites.
  2. Vous devez prendre soin de vous pour prendre soin des autres.
  3. Vous avez le droit de dire non quand c’est trop et de demander une aide extérieure.
  4. Vous n’êtes pas obligé de tout faire seul.
  5. C’est normal d’avoir des sentiments négatifs.
Mercadez
Vous n’êtes pas obligé de tout faire seul ».
Mercadez